Vendredi 13

Le vendredi 13 n'était qu'une superstition, un mauvais présage.

Le 13 novembre était un vendredi 13, et alors? On ne s'est pas empêché d'aller boire un verre, de voir un match de foot, ou d'assister à un concert. Après tout on était vendredi soir, c'était le début du week-end. Pourtant, 128 personnes ne sont pas rentrées à la maison, pas même le lendemain, ni même le jour d'après; en vérité, 128 personnes ne rentreront plus jamais chez elles.

Ils ont attaqué cette œuvre d'art qu'est Paris. Paris... cette ville qui fait rêver, la ville lumière, la ville de l'amour, la ville que l'on découvre tous les jours, car chaque boulevard, chaque coin de rue, chaque avenue a son histoire.

Ils ont abattu des innocents, des hommes, des femmes, des enfants. Pas en raison de leur religion, ni de leur couleur de peau, ni de leur nationalité, ni même de leurs opinions politiques. Ces gens sont morts car ils étaient là. Tout simplement là, au mauvais endroit, au mauvais moment. Ce jour-là, j'ai découvert une preuve d'amour que j'aurais préféré ne jamais connaitre : savoir que nos proches s'assurent que l'on va bien, que l'on est en vie et en sécurité. J'aurais pu être là-bas, au mauvais moment, alors j'aurais été un souvenir de plus, un nom auquel on pense pendant la minute de silence.

Maintenant il faut vivre, même si on a peur, même si on ne sait pas comment ça va se finir. Nous sommes vivants, alors vivons!