Retour sur des années difficiles !

Réalisé par Robin Campillo, 120 Battements par minute  nous replonge dans le début des "années SIDA". Récompensé à Cannes par le "Grand Prix" du jury, ce film très réaliste est une oeuvre bouleversante sortie en août dernier et encore à l'affiche dans plusieurs salles.  

https://diacritik.com/wp-content/uploads/2017/08/120_battements_par_minute.jpg Début des années 1990 : "Nous vivons le SIDA comme une guerre invisible aux yeux de tous". "Silence = mort". Il s'agit d'une phrase et de l'un des slogans des membres d'Act Up Paris, une association issue de la communauté homosexuelle, accueillant les séropositifs (mais pas seulement), afin d'agir pour défier la maladie du SIDA. Cette association se retrouve dans un amphithéâtre lors des réunions hebdomadaires, dans le but de faire le point concernant les recherches scientifiques sur la maladie ou d'organiser des évènements qui représentent si bien l'association, leurs membres et leur rage de vivre. Ainsi, parmi de multiples interventions "coup de poing", citons celle mise en œuvre dans une classe d'un lycée, afin de sensibiliser les adolescents et distribuer des préservatifs. Le professeur témoin de l'action n'est pas favorable à cet "Act"-là, mais l'association, elle, insiste, car ce sujet ne doit pas être tabou... surtout pour des lycéens. Mieux vaut prévenir que mourir. Au cours du film on suit l'évolution (mortelle) de la maladie et plus particulièrement chez le personnage principal, Sean (l'attachant Nahuel Perez Biscayart) qui tombe amoureux d'un jeune homme qui a échappé au dégâts de la maladie, Nathan (Arnaud Valois). Ce film témoigne d'années particulièrement difficiles pour les homosexuels, mais aussi pour les toxicomanes, les prostituées et aussi les hémophiles. Il s'agit d'une réalité trop ignorée à l'époque. 120 Battements par minute nous sensibilise à cette question. Le rythme de la musique s'accélère au rythme de la maladie. Très fort en émotions, ce film donne envie de combattre avec ces militants particulièrement engagés.

Marie DESTOMBES